Le ciel rejoint la mer au bout de l'horizon, Les deux s'y sont unis jusqu'à la déraison, Il est son compagnon et je vous les dessine, Ils sont plus vaporeux que l'on ne l'imagine.
Et quand l'eau se fracasse en un coin de rocher, Elle écume de rage et puis s'en va broder, Une vague à l'endroit et à l'envers une autre, Éternel écheveau qu'en ces mots je fais vôtre.
Vous portez le regard et vous dites "c'est beau", Parfois on voudrait bien voler comme un oiseau, S'en aller parcourir cette immense étendue, Comme un peu ma pensée vagabonde éperdue.
Rien qu'à plonger dans l'onde, y nager à plaisir, Fait vivre l'évasion au delà du désir, Elle est calme et très claire, on y est seul et maître Et quand on en ressort, on est enfant a naître.
Mais je voudrais oser enfin la vérité, Là-bas au bout des yeux, un jour m'en suis allé, On nous avait menti, la Terre n'est sphérique, Au loin, après la mer, il n'y a d'Amérique.