Sous le vent ravageur, des montagnes de vagues Déciment alentour la plage et le rocher ; Elles vont à l'assaut, en déferlantes dagues Qui tranchent dans le vif la moindre aspérité.
Comme dans le désert, des tourbillons de sable Viennent vous fouetter, vous qui avez osé Affronter la nature où seul règne le diable Et où pas un humain ne s'est aventuré.
Les branches de palmiers, en prise à la tempête, Semblent se détacher du tronc sec et rugueux, Quand lui fait le gros dos pour pouvoir tenir tête À l'étrange furie des éléments fougueux.
Le souffle est si puissant, en multiples bourrasques, Qu'une mouette peine à prendre son envol ; Qui donc est le plus fou, elle ou moi en mes frasques, Ses ailes dans les airs ou mes pas sur le sol ?
Mais j'aime tant la mer que, même en sa colère, Je resterai près d'elle, ultime compagnon À guetter dans les cieux le moindre rai solaire, Narguant le vent jaloux en butte à notre union.