Cette voix qui dit "schnell" (chanson)
J'entends cette voix qui dit schnell,
Je vois ces gosses et ces vieux
Qui n'ont plus rien dans les yeux,
Que l'on pousse comme des chevaux,
Entassés comme des bestiaux.
Cette mère qui ne pleure plus,
Son enfant a disparu,
Elle est devenue muette
Et elle a perdu la tête,
Et elle se croit à la fête.
J'entends cette voix qui dit schnell,
Oui cette voix gutturale
De cette foi sans morale.
Femme qui fait ses besoins,
à même le sol du train,
Et son père qui n'est pas loin,
Qui figé ne dit plus rien,
En ses larmes qu'il retient.
J'entends cette voix qui dit schnell,
Ces jumeaux que l'on sépare,
Médecin qui s'en empare
Et torture l'un des corps,
Pour savoir si l'autre est mort.
Cette femme déjà enceinte
Qui sans un cri et sans plainte,
Voit cette homme en un rictus,
Lui arracher son foetus,
Pour en faire un détritus.
J'entends cette voix qui dit schnell,
Tout en caressant son chien
Et comme si l'homme n'était rien,
Et comme s'il était au bal,
En riant le tue d'une balle.
Je vois ces squelettes à nus,
Gazés comme des reclus,
Et qu'après on brûle aux fours,
En fumée sortant des tours,
Enfumés leur dernier jour.
J'entends cette voix qui dit schnell,
Chaque fois qu'un terroriste,
Se prenant pour un artiste,
Vient tuer des innocents,
Se foutant de tout leur sang.
Chaque fois qu'un journaliste
S'en vient faire son tour de piste,
Et ces hommes politiques
Qui protègent ces sadiques
Oublie qu'ils sont la liste.
J'entends cette voix qui dit schnell,
Schnell, schnell.
