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Charly LELLOUCHE

Coeurs d'écoliers

Voilà j'ai pris ma plume et dessiné à l'encre
D'une main hésitante et un peu comme un cancre
En l'école primaire, pour ma jolie voisine
Cette fleur en pensée, pour elle si taquine.

Les gosses de la classe en sont fous amoureux,
Elle n'aime personne et rêve dans ses cieux
Mais je vais vous le dire elle m'a confié
Que peut être qu'un soir son coeur a chaviré ;

Qu'il a, pas loin, ici, comme un petit penchant
Il sait ce petit coeur pourquoi c'est si troublant.
Pourtant il se croyait à l'abri de ce rite
Où tant d'autres que lui avaient sombré si vite.

Voilà que doucement, imperceptiblement
Il ne sait pas pourquoi il a ce battement
Qui se fait peu à peu et de plus en plus fort,
Lui qui ne croyait pas s'amarrer à un port.

Il pourrait chavirer comme une goélette
Il n'imaginait pas que parfois l'amour guette ;
On ne sait pas comment, on dit qu'on y croit pas,
Voilà qu'un pincement envahit ses appâts.

L'enfant qui a grandi a osé hier soir ;
Il lui a dit "je t'aime" avec en lui l'espoir
Qu'elle se prenne au jeu... mais ce n'était qu'un jeu
Et lui ne jouait plus, excusez-le du peu.

Alors il a fermé sa page d'écriture,
Il y avait en place une fine rature ;
Il faut que je l'oublie et si la fleur se fane
J'aurais dû réfléchir, là dans mon petit crâne.

Qu'elle est loin et du coeur et très loin dans l'espace
Mais qui sait, un beau soir fondra son coeur de glace.

A Sylvie

(25.02.2004)