Conquise
Voilà, j'ai ressenti la douleur de Jacques Brel
Quand il vit la Fanette aimer d'un autre amour,
Mon cœur s'est fracassé et s'est figé le ciel,
Les rêves se sont fanés, l'ennui me vole le jour.
Mon D-ieu comme elle est belle, comme elle est épanouie.
Elle rit émerveillée, ce n'est pas avec moi.
Que lui a-t-il donc fait pour qu'elle se donne a lui,
Moi je l'aurais veillée, comme une reine à son roi.
Je lui aurais offert mille rimes, mille diamants,
J'aurais atteint les cimes qu'on dit inaccessibles,
Nous aurions été fous, troubadours et amants,
Comment peut-on souffrir et vivre… est-ce possible ?
J'en ai des vagues aux larmes, de la pluie en mon âme,
Que j'aimais son ciel bleu qui éclairaient ses yeux
Et j'ai jeté mes armes, j'ai émoussé mes lames
Ecume de sa peau blanche, brûlante de ses feux.
Qu'importe maintenant rien n'est plus comme avant,
Hier c'était l'espoir, à présent c'est le soir,
Comment la regarder, je redeviens l'enfant
Qui implorait sa mère pour qu'elle conte une histoire.
Mais là, la fin est triste, la princesse est partie,
Au bras d'un palefrenier, prince même pas charmant,
J'avais trop attendu, me voilà désuni,
Comme un pantin sans fil, avec les bras ballant.
À Elizabeth
30 Août 2001