La mer est en colère et, à coup de bélier, Elle investit la terre où, sans se démonter, Sa houle caracole, à peine revêtue De son écume blanche, ondine à moitié nue.
Un rocher solitaire, en butte à ses assauts, Résiste à l'eau qui gronde en faisant le gros dos, Quand parfois submergé on craint qu'il ne nous quitte, Fier il réapparaît en nageur émérite.
La plage fait la grève, elle n'a pas un baigneur, Juste quelque esseulé qui, après son labeur, Court à en perdre haleine et aussi quelques grammes, Et le marchand de sable y fait son plein de larmes.
Lors le soleil se couche, il ne résiste pas Au sommeil qui l'étreint, se recouvrant des draps D'un doux et vaporeux, très timide nuage, Et la lune en croissant refait son maquillage.