Dame Nature
Pénélope tissait pour son amour d’Ulysse,
D-ieu s'attache à Son peuple au Cantique des Cantiques,
Dame Nature alors, jusqu’aux fonds des abysses,
Refait naître le monde en ses folles musiques
Peignant sa toile au ciel, dessinant de nuages
Son bleu décor d’azur pour en faire un théâtre
Où, l’aurore venu, frôlant les paysages,
Le soleil vient guider les humains tel un pâtre.
Elle est comme une mère qui chérit ses enfants,
Caressant d’une brise une joue de la Terre,
Elle compte et recompte les vagues d'océans
Pour qu’il n’en manque rien, et ni sable et ni pierre.
Pas un seul chant d’oiseau et pas même un brin d’herbe
Qu’elle n’ait su choyer car elle en est matrice,
Elle qui les nourrit, les sèvre, en blés ou gerbe,
Elle a l'âme poète, en est dessinatrice.
Nature tu es belle en sublime splendeur,
Si femme je n’aimais, tu me serais amante,
Tes étoiles, ses yeux et tes prés leur couleur,
Tes algues, ses cheveux, création qui me hante.
Avez-vous vu l’arête affûtée des rochers ?
L'océan l’a sculpté comme un nez de déesse.
Ces deux collines là sont tels des seins dressés,
Attendant que ma main s’en vienne et les caresse.
Quel amant n’a pensé aux flammes d’un volcan
Quand elle s'abandonne en ruisseau de ses laves ?
Qui n’a vu en la Vierge en son premier décan,
La jeune adolescente au marché des esclaves.
Nature tu es femme et muse tu es belle,
Tu es sereine et calme, à jamais immuable,
Toi, mère nourricière, infinie, irréelle,
Tu es Dame de rêve en nos châteaux de sable.
2001