Pierres sorties du néant, des flammes d’une nuit, Prières serties des diamants de l’âme de ses rabbis. Monument qui renaît de quelques murs brûlés, Worms que les Allemands ont fait autodafé.
Le chœur des enfants rois monte en chant vers le ciel, Émouvant cet émoi, vibrant vers l’Éternel, De ces pieux qui ont fait pour ce pèlerinage, Milliers de kilomètres et un millénaire d’âge.
Ils sont là, hommes et femmes, unis en un seul cœur, Quel ange peut arrêter cette infinie ferveur ? Venus pour implorer que la paix enfin règne En la terre d’Israël et que cesse la haine.
Ils ont touché les tombes, certains étaient en pleurs Devant ces pierres vestiges où parfois poussent des fleurs, Centaines de murmures, invocations, requêtes, Tous nous étions un seul, un seul souffle, une seule tête.
Pays de Germanie tu as tout dévasté Et, soixante ans après, sur les traces du passé, Quatre cents personnes venues d’une lointaine Gaule Sont allés faire hommage au rabbin mort en geôle.
Ce grand homme de Worms a laissé son histoire, Rachi y a vécu, marqué notre mémoire. Nous avons fait hommage, ne sommes que de passage, Qu’à présent veillent sur nous les mérites de ces sages.
20 mars 2002
Suite à un voyage organisé, sur les pas de nos sages, par le Grand rabbin de France, Joseph Sitruk