Si je pouvais de mots dévêtir tout ton corps, Je laisserai mes doigts défaire les abords Du manteau que le froid a mis sur tes épaules En ramure qui tombe comme feuilles de saules.
Effleurant ton visage en mes souffles d'encens Mes verbes malicieux seraient incandescents Et, cherchant le sujet ou sans doute ta robe, Ils la feraient glisser, qu'elle ne se dérobe.
Mes vers délicieux dénuderaient ta gorge Laissant bien sûr la place à ma main qui te forge, L'armature de soie qui enserrait tes seins Ne cacherait plus rien de ta peau jusqu'aux reins.
Et, sans plus de débat, de ma rime frivole Je ferai choir tes bas pour que le bas s'affole, N'attendant que ma lèvre emplie de sa ferveur Te brûle de sa fièvre, imposant son ardeur.
Il resterait alors ta dernière parure Qu'adeptes éhontés des plaisirs d'Épicure, Mes points ou ma virgule, affolants, insolents, Ôteraient pour qu'à nu mes sens soient indécents.