Et Claudine rêvait
Elle était là dormant un peu comme une enfant,
Sereine et apaisée, partie dans ses extases,
Allongée, détendue, le monde environnant
N'était plus rien pour elle, évanescentes emphases.
Et Claudine rêvait.
La voyant allongée, là en ses déraisons,
J'essayais de tracer l'esquisse de ses rêves,
Etaient-ils faits d'amours ou d'autres trahisons,
Ces histoires qui passent et qui se font trop brèves ?
Et Claudine songeait.
Ces mots que je cisèle, un peu comme un bijou,
Je les lui fais offrande à la muse rebelle;
Elle est femme attachante ne supporte le joug,
Sait se faire soumise et fantasme infidèle.
Et Claudine rêvait,
D'un monde où elle était en ultime évasion,
Paysage infini, étreintes solitaires,
Défaisant son passé, en ces fins de saison,
Quand se mourrait l'été en amours balnéaires.
Et, quand tous les matins la vie reprend son cours,
Sa pensée vagabonde au-delà des façades,
Elle imagine alors que, par-delà ces tours,
Le sable et l'océan l'invitent en promenades.
Son oubli dans la mer, la vague en son ressac,
Dessine son portrait en la faisant peinture,
Eternel va et vient, tel le vent sur le lac
Est la respiration d'une brise trop pure.
Quand elle veut s'enfuir, nageant vers l'horizon,
Délaisse sa parure et couchée sur la mer,
S'abandonne au soleil qui darde ses rayons,
Et son corps libéré à l'onde reste offert.
Mais Claudine rêvait
22 Février 2003