Étrange, Sans papiers
Tu me contes l'histoire où ton enfant chérie,
Celle qui est fragile, à revenir de loin,
Se sent enfin heureuse et sourit à la vie ;
Tu es réconfortée et d'elle tu prends soin.
Elle a fait ce voyage allant voir "une amie",
"Ça lui fera du bien, et ça va la changer",
Puis elle te revient, comme elle est épanouie !
Et sa sœur te confie qu'un homme est son secret.
Mais après tout qu'importe, à présent elle est femme,
En ses vingt trois printemps cela n'est que normal,
Elle est vraiment jolie donc attiser la flamme
Paraît si naturel. "Mais qu'elle n'ait plus mal" !
Quelques mots, un murmure et c'est la confidence
- "Il me faut l'épouser, on va se marier".
- "Mais si vite ma fille ? Est-ce de l'inconscience ?"
- "On s'aime à en mourir et je veux le garder".
- "Mais s'il est amoureux, il faut mieux le connaître
Vous avez tout le temps, le monde est à vos pieds"
- "Il faut que je le fasse ou il va disparaître,
Retourner au pays" c'est un "sans papiers" !
- "Et puis tu sais maman, vois comme il est honnête,
Il m'a même avoué : - "De toi je ne veux rien,
C'est notre tradition et chez nous c'est la fête,
Ma cousine est française et l'épouser est bien".
La voilà cette arnaque, en jeu de l'innocence.
Mais tourne la roulette de ce fameux hasard,
Tu m'as dit cette histoire, amie en confidence,
Moi, il me faut sortir et déjà il est tard.
Lors je prends un taxi, me rends à ma soirée,
Le chauffeur est une femme et je l'entends parler,
Le monde du portable, indiscrète envolée,
Elle évoque un problème identique au premier.
Je lui dis le hasard elle se dit spécialiste,
Défend les "sans papiers" mais aussi la candeur,
Elle dit que ce cas n'est pas si élitiste,
Un mariage blanc, lors on se fait charmeur.
J'appelle alors la mère et les mets en contact,
Les deux sont étonnées de cette coïncidence,
Moi j'en ai l'habitude, en en forme de tact,
Je les laisse se joindre et je me fais silence.
15 Février 2004
Sur une histoire vraie, le taxi c'était samedi
soir 14 Février. Le hasard.