Savez-vous cher monsieur ce qui différencie Un homme de courage à l’homme des coups bas ? Le second, voyez-vous, a l’âme un brin rancie, Il est là, à l’affut, à chercher le trépas.
Comment va-t-il venger, je ne sais quelle haine ? Il rumine en son cœur, il attend le moment Pour sortir son venin, rêve de mettre en chaîne Celui qu’il n’aime pas, et pour cela il ment.
Quand il pense trouver le travers ou la faille, Alors observez-le en sa morne obsession, Il va crier partout, médire en sa marmaille, C’est un homme hanté par la dénonciation.
Quant à son opposé, affirmant sa réserve, Ses idées qu’il assume avec ténacité, Il est bien dans sa tête et il a quelque verve Pour mettre à bas l’intrus en sa médiocrité.
Il peut se regarder le matin dans sa glace, Aborder sa journée avec l’esprit serein ; Chez lui la délation n’a pas la moindre place, Il affirme sa foi avec D. pour témoin.