Hier j'ai arrêté la course du soleil
Hier j'ai arrêté la course du soleil,
Nous étions tous les deux tellement bien ensemble,
Moi ayant tant couru dès l'aube, à mon réveil,
Lui en son long parcours et qui au mien ressemble.
Il aimait que j'écrive avec, à mes côtés,
Ses rayons qui lisaient par dessus mon épaule ;
Il savait, le taquin, que pour lui je peignais,
Alors il est resté, sans bouger, c'était drôle.
Nul ne comprenait rien, que faisait-il ainsi ?
Les passants dépassés n'en croyaient plus leur montre
Et lui me murmurait "pourquoi bouger d'ici ?
Si tu n'as pas fini, je resterais tout contre".
Tout là-haut dans le ciel, branle bat de combat,
La lune en ses éclats retenait tous les astres,
Les anges tout surpris entamaient un débat,
On manda Josué (1) pour contrer ses désastres.
Mais nous deux, face à face, un peu tels des gamins,
Nous nous jouions de tout, des lois, de la nature ;
Après tout nous savions que riait Le Divin,
IL S'amusait aussi des sautes d'écriture.
Et, lorsque j'eu fini de tracer ce feuillet
Le monde vit soudain cet instant très étrange,
Le soleil fit un bond, retrouvant son trajet,
Le cours du temps reprit, ce n'était pas un songe.
22 Mai 2006
© Charly Lellouche
(1) Successeur de Moïse, il conduisit le peuple hébreu
en terre d'Israël et, pour conquérir la ville de Jéricho
avant la tombée de la nuit, il demanda au soleil de
s'arrêter.