Il faut pour vous écrire, avec ma plume doigt, S'en aller la choisir, bien sûr comme il se doit, Parmi les fiers roseaux du bord de la rivière Où coule le ruisseau de cette rime altière.
Il faut pour vous conter, mes mains en porte-voix, Cette histoire magique où votre âme se voit, L'avoir auparavant gravée en ces rivages Qui hantent mon cahier, ses lignes et ses pages.
Il faut pour avouer de n'avoir autre choix Se prémunir aussi, que votre cœur ne choit, D'une passion intense à vous rendre fébrile, Aveugle et dépendante à tendre une sébile.
Il faut pour que le doute altère un jour vos fois Que l'on vous ait menti et trompé quelques fois, Mais ces épreuves font que vous tiendrez les rennes, De chaque autre aventure où vous serez sereine.
Il faut bien sûr aussi, en contraintes à la loi, Qui font qu'on dit de vous être de bon aloi, Ecrire en recomptant les pieds de votre rime, Craindre la prosodie qui vous plonge en l'abîme.