Il me reste ton livre
Les pages sont jaunies et les feuilles tannées,
L'écriture parfois est un peu effacée.
La couverture ancienne, tu l'avais protégée,
Pellicule légère, cellophane fatigué.
Ce matin là j'ai pris en mes mains ta relique,
Ouvert, papa ton livre, bien sûr c'était magique.
Toi, tous les jours du monde, tu faisais ta prière,
Serrant entre tes doigts ta source de lumière.
Les miens l'ont feuilleté, l'ai porté à mes lèvres,
Comme un parfum vanille s'en exhale, je me lève,
Mon index se pose sur ces mêmes passages,
Où tu glissais le tien pour en tourner les pages.
Et je me suis assis en la même supplique,
Où toi tu exaltais le Créateur Unique.
Ton "Ecoute Israël, l'Eternel ton D-ieu,
L'Eternel est Un"(1) s'est mêlé en mes yeux.
On les ferme en ces mots récités au réveil,
Avant de s'endormir, en son dernier sommeil.
Bien des enfants, des mères sont "partis" en son souffle,
On en a fait des braises, juste gardé leurs moufles.
Matins, je me souviens, avant que de finir,
Tu venais vers maman, tous les jours la bénir.
Tu tendais ce joyau vers elle comme un brasier,
Empreinte de sa foi, elle posait un baiser.
Papa ne t'en fais pas, ton livre est ton témoin,
Là, dans mes souvenirs où que j'aille très loin.
Tu as toujours prié pour nous tous, pour chacun,
Moi j'ai pris le relais et je n'oublie aucun.
28 Novembre 2001
(1) Cette phrase est le crédo du peuple Juif