Impressions et Couleurs
Les algues de la mer sont cheveux de sirène
Pour que les teints de vert de leurs cieux océan
Soient comme des joyaux, couronne d'une reine,
Lorsque le marin sombre aux tréfonds du néant.
La nuée la plus pure, en son blanc irréel,
S'en vient revêtir l'ange, en habit d'apparat,
Pour celui qui s'en vient découvrir dans le ciel,
L'apaisement serein de sa vie qui s'en va.
La feuille au clair d'automne a la teinte un peu fauve,
En sauvage beauté de la robe alezan,
Qu'a le fier étalon qu'on dompte et qui se sauve
Pour crier à l'humain qu'il est noble pur sang.
Le bijou éternel qui ornerait ses yeux
Où l'on voit son passé et lit son avenir,
Ne pouvait qu'être rare, éthéré et précieux ;
Elle glisse à son doigt, cette pierre saphir.
La neige en ses flocons, aux sommets de ce monde,
Loin des pistes et des cris, a cet immaculé,
Qu'une vierge, en sa grâce, a au sortir de l'onde,
Lorsqu'elle vient s'offrir à son seul épousé.
L'or s'en vient se loger dans le tréfonds des mines,
Il rend fou et on tue pour ses bouts de métal ;
Ses rayons de soleil sont comme des épines
Qui brillent de leurs feux plus clairs que le cristal.
Coulant en nos vaisseaux, les flots du sang trop rouge,
Irriguent les recoins en le moindre des corps.
Si l'on perce le cœur, plus un membre ne bouge,
Et ce vin de la vie devient la lie des morts.
Est il mieux que la nuit, aux rythmes des ténèbres,
Pour rayer d'un seul trait les agonies du soir ?
En tristesse infinie les vêtements funèbres
Vont marquer que le deuil s'accommode du noir.
Quand l'humain se fait morne et que l'humeur déprime,
Il n'exprime plus rien, ni ses mots ni ses cris,
Il ne voit rien autour, dans son profond abîme,
Pas même une couleur et tout n'est plus que gris.
Et pour ne pas rester sur une note triste,
Pour voir la vie en rose, en ce dernier quatrain,
Je vous ferai sourire en arrêtant la liste
Car de m'avoir trop lu, vous rateriez le train.
1er Février 2003