Indifférence après tout
Après tout, je m'en fous, tu m'es indifférente,
Quand je te vois passer, tu n'es qu'une autre histoire !
Diable comment se meurt ainsi une passion,
Effaçant toute trace enfouie en sa mémoire,
Sables qui sont mouvants quand ils étaient moisson.
Après tout je m'en fous, tu m'es indifférente,
Comment ai-je pour toi ainsi trempé ma plume
Au plus profond de moi avec autant de fougue,
En ne pensant à rien qu'attendre que s'allume
Une braise, une flamme, à en porter le joug ?
Après tout je m'en fous, tu m'es indifférente,
Vogue, passe, taquine, et ce n'est avec moi,
Oublie ondées de lune et mes souffles de vent,
Je suis parti ailleurs, un peu, en hors la loi,
Écumer d'autres mers, un autre continent.
Après tout je m'en fous, tu m'es indifférente,
Et j'ai appris l'oubli, force qui me seconde ;
Je sais que toi aussi, un pincement de cœur
Viendra te rappeler qu'une seule seconde
A détruit un empire, ne laissant que rancœur.
Après tout je m'en fous, tu m'es indifférente,
Je m'en vais retourner dans le pays de lettre
Où j'aime tant écrire, pour la beauté des mots,
Sans la compétition, sans joutes pour paraître,
Juste l'amour des vers, et se faire Pierrot.
Après tout je m'en fous, tu m'es indifférente,
Sous terre les oiseaux. Naviguent les avions.
S'envolent les voiliers. Que nage ce nuage.
L'amour est déraison et pas de compassion,
Qu'on enterre les mers, on est tous de passage.
À Mélissa
26 Juin 2002