J’ai gardé, J’ai gardé tous tes rêves et j’ai gardé tes rires, Et le goût de tes lèvres, quelques uns de tes livres,
J’ai gardé, J’ai gardé les cris de nos nuits blanches, la courbe de tes Nos corps nus qui s’épanchent et tes yeux bleus pervenches,
J’ai gardé J’ai gardé toutes nos amours bohèmes, tes écrits, nos poèmes Les quelque fois quand même où l’on disait je t’aime
Tu me donnais tes mots, Tu les disais mes rimes, Il n’était jamais tôt Pour atteindre nos cimes. De tous nos corps à corps Même dans nos désaccords, Nous étions les plus forts A défier le sort.
J’ai perdu, J’ai perdu ta confiance et toi ton innocence, Un peu de notre enfance, laissé passé nos chances
J’ai laissé, J’ai laissé, passer nos espérances, toi ton adolescence, Sur une photo glacée, reste ton image figée.
Je n’ai plus, Je n’ai plus, comme un enfant qu’on sèvre, comme dans la fin Plus le goût de ta sève, pas même la paix d’une trêve. Je n’ai plus rien gardé.