Capitaine et marin, moussaillon de mes pages, J'ai bourlingué longtemps sur les flots de mes vers, Il me faut "jeter l'encre" après tant de naufrages, Les vagues du poème ont conquis les sept mers.
La voile est déchirée aux quatre vents des rimes, À la prochaine escale, au plus proche des ports, Je m'en retournerai pour ce vieux bar de Nîmes Y boire à me saouler, ma muse en ses accords.
Puis, faisant provisions pour repartir au large, Je jetterai au loin mes lignes de cahier, Appâtant les poissons, vivant ainsi en marge, Et l'eau bleu des lagons sera mon encrier.
Quand enfin viendra l'heure où la feuille s'assèche, J'irai vers l'océan menant jusqu'au Grand Nord, Et, jetant mes filets après l'ultime pêche, Ma plume y coulera pour sa plus belle mort.