Et j’ai vu ta photo comme un calendrier, Alors j ‘ai pris ma plume, j’ai pris mon encrier, Jeté ma cigarette dans ce vieux cendrier Et j’ai voulu t’écrire que t’es belle à crier, Que t’es belle à croquer.
Quand je te regardais, que tu me souriais, Aussi jolie qu’un ange qui allait s’envoler Tu buvais ton café mais qu’est-ce que tu m’as fait Quand t’as pris tes valises et que tu t’en allais Et que tu me laissais.
Qu’il était beau ton corps quand à moi tu t’offrais, La blancheur de ta peau avait un goût de lait. Ta langue qui me cherchait, tes lèvres qui désiraient, Dans l’extase du plaisir, et tu me chevauchais Et tes yeux se fermaient.
Et puis t’es revenue, et même si tu boudais Toi petit bout de femme que j’avais abordée Avec le dernier air que j’avais composé, Et je te faisais rire, chez moi tu t ‘es posée Et tu t’es reposée.
J’ai rempli de tes lignes cette feuille de papier Où j’ai tracé tes cils, la courbe de ton nez, Le sourire de tes yeux… tu as su me donner, La jeunesse des tes îles, sauras-tu pardonner, Je t’ai abandonnée.
J’ai reçu ta photo comme si tu me narguais, Je sais que dans la brume, c’est moi qui t’ai larguée, Comme une vieille cigarette que j’avais consumée, C’est vrai qu’on était fou et c’est fou qu’on s’aimait, Mais tout est consumé Et c’est fou qu’on s’aimait…