Vous portez jusqu'à vous la fleur de blanc vêtue Et vous fermez les yeux, tout empli de sa vue, Votre odorat s'enivre à son subtil parfum, Un goût de paradis à humer ce jasmin.
Lors vous voulez garder cette infinie présence, Elle vous a marqué du sceau de son essence, À tant griser vos sens, c'en est presque indécent, Tout vous unit à elle en son incandescent.
C'est un peu l'orient qui s'offre en ses errances, Sa sensualité exhale en ses fragrances, Et vous voilà épris oubliant tout autour, Si vous savez l'aimer elle s'offre à son tour.
L'homme qui nous bénit, comme alors le Grand Prêtre Offrant ses ketoreths (1) consacrés à chaque être, Devient le jardinier qui, en chaque matin, Nous donne avec amour ses bourgeons de jasmin.
20 Juin 2006
(1) Chaque matin Joseph Cohen nous offre des fleurs de jasmin de son jardin, comme le Grand Prêtre à Jérusalem (Cohen = Prêtre) faisait brûler les ketoreths = mélange de plantes odoriférantes ; celui qui en respirait les effluves éprouvait le désir de consacrer son cœur au service divin