Je suis là tous les jours et j'y rode les nuits, On me croit vagabond, sans doute sans logis, En mon regard hagard, sur le quai de la gare, On me prend pour un fou dont la raison s'égare.
Car à l'aube naissante, dès le petit matin, Je guette chaque bruit et j'attends chaque train. Dès que l'un siffle au loin, quand je sens qu'il arrive, Je cours à corps perdu, navire à la dérive.
Et d'une porte à l'autre, espèce de zombi, Je vais, je viens, je cherche et parfois pousse un cri, "Hello toi, je suis là" ! Mais non ce n'est pas elle ; Pourtant tu le sais bien, je t'attends, je t'appelle.
Où es-tu, que fais-tu, devrais-je errer en vain ? Pourtant j'aurais voulu pouvoir prendre ta main. Une soirée encore à lire dans le vide Ce rail sur le ballast, usé comme une ride.