Je te ferai aimer les coins que je parcours Tu voudras que la mer étrenne nos amours ; Je saurai murmurer afin que tu m'écoutes, Et viendrai effacer tes peurs et puis tes doutes.
Je frôlerai ma page en écrivant ton nom, Et je l'imprègnerai de mon parfum espion Puis je la glisserai un matin sous ta porte, Tu liras en secret ce qui te réconforte.
J'inventerai des sons qui n'ont pas existé, Tu sauras les aimer et voudras les garder ; Je les enfermerai au creux de mes silences, Tu iras les cueillir pour meubler mes absences.
Puis tu viendras rêver aux rivières de diamants Où s'écoulent à flots le sang des coeurs amants ; Je te ferai connaître mille fleurs éternelles De mes jardins discrets au détour des tonnelles
Mes doigts voudront glisser aux pages du cahier, Toi, d'un geste d'amour, tu tiendras l'encrier ; Assise auprès de moi, par dessus mon épaule, Tu sauras qu'en mes vers tu as le premier rôle.
Et tu les reliras pour mieux garder ces mots, Je te les fais offrande, ils seront tes joyaux, Tu vas les enfermer au creux de ta mémoire, Sans doute les ranger dans le coin d'une armoire.
N'oublie de temps en temps de les faire briller, Juste parfois aussi cache les au grenier ; Quand le moment viendra où tu voudras les lire Il suffira d'ouvrir et ils sauront reluire.
En nos instants de rêve où jaillissent ces flots Que tu as inspirés, ils coulent en ruisseaux ; Alors n'arrête pas, laisse aller leur essence, Effluves m'enivrant jusqu'à ton indécence.
Je ne sais d'où ces cris naissent dans l'infini, Ils viennent et vont comme en catimini ; Qui m'a donné ce sceau pour les mettre en mes pages Est-ce ta source d'eau ou qui sait, nos rivages ?