Je vous trouve très belle et vous êtes sauvage, J'arrache à mon carnet la page d'an dernier Pour écrire ces mots, là en ce paysage, Vous m'avez inspiré et j'ouvre mon cahier.
Quand je vous aperçus, glissait votre bretelle Dévoilant quelque charme à fondre sous mes armes, Et je suis revenu pour vous femme rebelle Qu'un jour vous deviendrez, forgée par quelques larmes.
Je n'ai pas votre nom, je vous sculpte un poème Votre peau est tannée aux embruns de la mer, Fauves vos yeux marrons vous ont faite bohème, Qu'importe s'il me reste un petit goût amer.
Je glisse en votre monde un sourire charmeur. Votre profil sublime, en saveur sensuelle, Fait d'un amour païen la sensible rumeur Dont j'invente la rime à vous faire éternelle.
Le train s'est arrêté sur le quai de la gare. En quatre l'ai pliée, vous ai donné ma feuille, Et vous avez aimé qu'un inconnu vous narre Même si votre amie craignait que je vous cueille(1).
1998
(1) côte à côte sur deux sièges voisins, Elles étaient apparemment plus qu'amies.
