La poésie tu vois, c'est l' âme qui s'évade, Souvent elle transporte en rime cavalcade. Si je la canalise et j'en compte les pieds Un puriste dirait, la technique te sieds.
C'est pour moi l'art du beau, vision la plus pure Mais bien sûr je n'ai pas effleuré la peinture. On devient le sculpteur de son texte immortel Qui, traversant les ans, est comme intemporel.
Est-ce l'enchaînement de ses sons qui me charme ? Un peu, sans doute aussi quelquefois une larme Qu'on a laissé couler au détour d'une ligne, Elle lira peut-être et y verra un signe.
On y met un voyage, il imprègne l'espace Plus profond qu'une image à en perdre sa place, J'y au mis mes soleils, les vagues de la mer, Mes amours de vacance ou beautés de l'hiver.
J'y ai dit mes combats et mes sursauts d'horreur Plongé dans mes débats et mes sautes d'humeur. J'ai croisé des amis, trouvés aux antipodes, Des êtres qui jamais ne passeront de mode.
J'ai écrit quelque part que d'y coucher ses cris Évite bien souvent quelques divans de psys. Dessiner son passé sur une feuille ou mur, Et tracer son présent, c'est vivre en le futur.
Qui peut mieux que le verbe assassiner quelqu'un Qui peut mieux qu'une rime inventer un tribun ? On peut dire je t'aime ou mentir à souhait, On peut pleurer sa mère, esquisser un portrait.
J'ai déjà fait l'aveu qu'étant un paresseux J'ai bien des fois voulu accrocher de mes vœux Comédie musicale ou pièces de théâtre… Un poème et des vers, je parais opiniâtre.