Je la savais poisson et je la voulais muse, Alors pour la charmer, j'ai dû user de ruse, J'ai voulu lui chanter ma dernière chanson, Mais c'est moi le pêcheur qu'elle prit à l'hameçon.
Sa voix enchanteresse attirait mon navire, Et, quand la coque craque et le bateau chavire, Il n'y a qu'un rocher que l'on puisse agripper, Celui de ses baisers, celui de son brasier.
Quand elle vous harponne, aux confins de sa ligne, Il lui suffit d'un signe, un sourire la dessine, À en perdre le souffle, à peine en ses esquisses, Et vous voilà plongeant au fond de ses abysses.
Elle a coupé le son qui vous relie au monde, Plus d'échos aux radars et nul pulsar qui sonde. Inutiles vos cris, S.O.S., peur qui stresse, Personne ne répond à vos cris de détresse.
Vous voulez la croiser ? Il vous faut naviguer Au large de son onde, en un frêle voilier, Faites vous amiral ou inventez vous mousse, C'est elle qui choisit de sa rousse frimousse.