L'animateur disparu
Tiens j'ai pris mon crayon, il y a des ratures
Guy comment te décrire, enfoui dans le néant,
Tu étais une voix, tu avais ta stature,
Les ondes te portaient, vagues d'un océan.
Tu emplissais la nuit, au coin d'une maison,
Sur les lèvres tes mots, et tes phrases s'envolent,
Tu les entends, tu ris, ce monde est déraison
Qui croit que les silences ne sont pas la parole.
Là, entre deux chansons, ce blanc, il t'appartient,
Cette info que l'on passe, un nouvelle folle,
Tu pourrais la conter, ton souffle te retient,
Une ombre l'a volé, s'époumone une idole.
Un inconnu s'en vient, personne ne sait qui,
Il griffonne, imagine, il égrène ses mots,
Estompe ton sourire, dessine un prénom, "Guy".
Peut-on voler personne ? Le poète est bien sot.
Mais il te fait hommage, il sait qu'on t'a aimé,
Pour qu'un parcours d'hier soit toujours en mémoire.
L'absence est une présence à qui sait la conter,
Toi tu savais le faire et faire vivre une histoire.
Les traces de nos doigts, un papier jauni,
Tu écrivais pour tous et écoutais chacun,
Des farces de tes mots, plus d'un ont rajeuni,
Guy est un nom de fleur, il en reste un parfum.
Que s'envolent les sons, de nuées en nuages
Et viennent jusqu'à toi te redonner l'espace
Que là, tu occupais par mille et un messages…
Passe de temps en temps, tu as toujours ta place.
1999
À un animateur radio disparu, pour sa femme.
