Quand j'ai lu ce matin l'émouvant témoignage D'un père dont le fils a prouvé son courage, Mais qui s'est suicidé face à la vie d'enfer, Qu'on lui faisait mener à en briser le fer,
J'ai senti sur ma joue que coulait une larme Quand j'ai imaginé qu'il retournait son arme Contre son front brûlant, contre son être en feu ; Ils ont défait sa vie comme l'on joue d'un jeu.
Brimades et sanctions, punitions inutiles, Pressions et vexations de "supérieurs" futiles ; Ces jeunes dans l'armée ont dix huit à vingt ans, Ils ont une âme pure et sont encore enfants.
Bien sûr on me dira : "le pays est en guerre, Qu'il faut les aguerrir pour défendre la Terre" ; Mais c'était un héros le jeune Raphaël, Il avait tout le temps pour retrouver le Ciel.
J'ai lu la tragédie de cette chaise vide, Sur le front des parents l'imperceptible ride, Un motsi (1) qui jamais ne sera consommé Le cœur d'une famille à présent consumé.
Quand un gosse s'envole ainsi à fleur de l'âge On ne peut que vous dire, le très banal "courage", Mais que valent les mots, piètre consolation Sacrifice si lourd dans la foi de Sion.
(1) Après avoir béni le pain le chef de famille le rompt et en donne un morceau (motsi) à chacun
