J'ai écrit un poème, en un coin de la plage Puis me suis assoupi aux rayons du soleil Et j'avais sûrement rempli toute une page Avant d'être, serein, happé par le sommeil.
Ça devait être beau car j'en ai fait un rêve, Le feuillet m'apparut gravé sur fond de ciel, Des anges le lisaient comme on en boit la sève ; Il était lumineux à en être irréel.
Voilà qu'à mon réveil je n'en trouve pas trace, Quels en étaient les mots, je ne m'en souviens pas ; Ce que j'ai en mémoire, est-ce un instant de grâce, C'est que je revenais d'un étrange trépas.
Cette interrogation est une vraie torture ; Était-ce que "Là-Haut" on me l'avait gardé ? Il n'en reste plus rien, pas même une rature ; C'est sûrement le vent qui l'aura emporté.