Maman tu es partie au matin de ta nuit, Ton corps s'est redressé, belle tu n'es plus voûtée, Je te sens apaisée, je sais que je t'ennuie Mais pardon ma maman, parfois je t'ai grondée.
Comme tu étais lasse du poids d'un corps trop lourd Qui ne t'écoutait plus, toi qui régentais tout, Tu étais ma reine mère, prés du roi un peu sourd Qui pendant des années a été ton époux.
Tu connaissais déjà et ta place et tes anges Dans le jardin d'Eden où tu vas refleurir, Tu l'as fait plus d'une fois ce voyage si étrange Qui mène de la terre jusqu'au monde à venir(1).
Et tu m'as raconté le Temple aux mille feux, La nourriture céleste, la lumière infinie, Les rabbins d'autrefois aux noms si prestigieux Qui priaient prés du Mur, à côté du Messie.
Maintenant tu es partie, de là-haut tu sais tout, Ce que j'ai dans le cœur et ce que j'ai perdu, Car je vous ménageais, je souriais pour vous Quand j'en avais des larmes à noyer un pendu.
Vous seuls m'avez donné un amour gratuit, Sans compter mes silences, en veillant mes sommeils. Maman j'ai dû tricher pour apaiser tes nuits Quand vous vous inquiétiez, ressentant mes éveils.
Je t'écris ce poème pour te dire que je t'aime, Je n'ai plus ces matins, tôt lorsque j'étudiais, Tu venais prés de moi, me demandant le thème Des versets de la bible que je te commentais.
Maman tu es partie et tes douleurs aussi. De là-haut où tu es, c'est toi le bouclier. Intercède pour nous mais n'aies pas de souci, Papa tous les matins continue de prier.
11 juillet 2001
(1) Un an avant qu'elle ne nous quitte, ma mère avait fait un voyage dans "l’au-delà". J'étais présent à son "réveil". Une partie de ce qu'ell m'a raconté est transcrit en ces paragraphes 3 et 4.