L'indifférence, C'est le regard très froid que l'on inflige à l'autre Quand il attend de nous juste un peu d'attention, C'est le détachement de celui qui se vautre Quand, à deux pas de là, on meurt d'inanition.
L'indifférence, C'est passer son chemin, surtout fermer sa porte En vous disant "Cela ne me regarde pas", C'est ne pas écouter, se dire "peu importe" Quand il y a un quidam "pour qui sonne le glas".
L'indifférence, C'est tous ces faux semblants, à lire la souffrance, Dire "Je vous comprends" et puis tourner le dos, Passer à autre chose avec autant d'aisance Que s'il s'était agi de broutilles d'ados.
L'indifférence, C'est au fond de chaque être un superbe égoïsme, À s'occuper de soi, de ses priorités, De ses petits ennuis alors qu'un peu d'altruisme Relativiserait tant nos frivolités.
L'indifférence, C'est surtout ignorer qu'à côté l'autre existe, N'accordant à ses yeux qu'à la futilité, C'est celui qui, pédant, dit "je suis réaliste" Et ne sait qu'un beau jour il sera vanité.
L'indifférent c'est toi, c'est moi, c'est lui Et c'est surtout confondre ses jours avec l'ennui.