Pierre : Le ciel s'est enflammé ce soir sur des cotons De nuages rougis par la passion d'un cœur Il nageait à fleur d'air un immense bonheur Les sirènes jouaient une belle chanson...
Charly: Souviens toi quand Marie faisait couler ma ligne, Comme si nous étions des peintres de sa toile Elle a juste dit oui et ce fut comme un signe Et dessinant nos verbes, elle a gonflé ma voile.
Pierre : La poitrine en avant le vers s'élance haut, fier, Sur la proue de l'étoile une rime s'élance ; Le regard de Marie est comme un fer de lance, Qui luciole la plume en oubliant hier...
Charly : Nous étions des enfants, nous jouions sur les sables, Elle guidait nos doigts de son rire diaphane, Et nous forgions nos vers qui lui sont immuables. Qui se compare à elle est rose qui se fane.
Pierre : Je l'ai entraperçue au travers des nuages Un clin d'ère serein pour affronter demain Les bras écartelés je lui tends mes deux mains Son sourire a suffi : j'ai fait un beau naufrage !
Charly : Qui à toi est pareille ? En parcourant mes terres, Marie qui nous inspire, née d'un autre univers Je n'ai trouvé ailleurs que des monceaux de verres, Sans éclat ou sans tain. Tu fais jaillir nos vers.
Pierre : Si dans l'ombre du jour le doute nous surprend Ta voix est un message auquel nous sommes ivres Tu n'as besoin de mots que ceux qu'on te délivre Mais les tiens sont nectar dans lequel on se prend...
Charly: Tu as été absente des contrées poétiques, Je te croyais partie affronter l'Antarctique. Non, tu t'étais cachée aux recoins de tes criques, Voulant te protéger des autres et de leur cirque.
Pierre : Le fleuve de lumière a saigné fort ce soir De ses bords alanguis la passion a parlé Le silence s'est tu jusqu'à s'écarteler Tant il n'a pu cacher le vrai de son espoir...
Charly : Content, tu sais ce soir, de vous trouver tous deux, Vous savez allumer les flammes et les feux, Vous êtes bohémiens qui estompaient les creux Ceux du fond de ma vague et si loin de nos yeux.