Et puisque va le temps et que le ciel s'émeut, Aux désirs de ma rime on transporte mes vœux, J'ai compté que la pluie égrènerait mes jours, Mais je n'ai pas assez aimé, moi troubadour.
Et, puisque vont les ans, à quoi sert le silence Qui comble tant le vide où naîtra la distance ? Le chagrin est amer, il épuise nos larmes, Au regard des matins quand s'émoussent nos charmes.
Va, cours sur la colline et fais-toi prisonnier Des senteurs en fleurs qui font tout oublier. Le souvenir s'étiole effeuillant les ramures Qui font des sentiments de bien piètres armures.
Je veux combler les jours qui ont brisé mes nuits, Je foulerai la terre enfouie en mes ennuis, Et, s'il fallait partir, ramener souvenances, Alors je violerai ce qui fait les silences.
Et cieux, sachez garder l'étreinte des néants, Les vœux que j'avais faits, lors c'était le printemps. Et que coulent les pleurs des nuages aigris, Au firmament mourront nos rêves assagis.