Regardez-les jouer de ma plume au clavier, Comme des papillons frôlant le papier, Ces ailes déployées sont simplement phalanges, De ces parties de moi ressemblant à des anges.
Mes doigts sont des amants qui parcourent le corps Des pages du cahier dont j'embrase les bords ; Chaque feuille m'est femme et ses lignes leur courbe, Ma paume s'y prélasse, en leurs chemins s'embourbe.
Ils ont, comme un pianiste, une étrange ferveur, Prolongement de moi, de l'âme d'un rêveur ; Avec ma main je sculpte une idée qui me frôle, Elle est comme une actrice à qui j'offre son rôle.
Que ferais-je sans eux, ces essentiels présents, Un cadeau que le ciel offre à mes firmaments. Mes doigts occuperaient, spirituel mirage, Un quart de mon espace en virtuelle image (1).
Écrit le 22 Juin 2003
(1)J'ai écrit les 3 premiers quatrains de ce texte le 22 juin et j'ai terminé hier soir, 25 juin, le dernier quatrain après avoir assisté à un cours de pensées.
J'y ai appris que les spécialistes du cerveau décrivent une projection virtuelle de tout notre corps en notre cerveau. Et en cette image virtuelle, la place des membres serait proportionnelle à leur importance pour le cerveau.
Les mains, dont le maniement des doigts est des plus sophistiqué y occuperaient un quart de ce "corps virtuel".