Comme un peintre penché sur ses derniers tableaux; Un à un je parcours mes textes les plus beaux, Du moins le sont pour moi, ceux qui viennent de naître, Je les hume et ressens en élève ou en maître.
Bien sûr il est d'anciens qui sont mes coups de cœur, Je les oublie souvent mais c'est un vrai bonheur Lorsque l'on se retrouve, un jour de rêverie, Ou quand l'inspiration un moment s'est tarie.
Je lis et redécouvre à chaque fois un mot, Une rime, une idée... Ils sont pour moi l'écho D'un instant de passion, parfois d'une impatience, D'un émerveillement, d'un besoin de silence.
Écoutez les chanter aux lignes du cahier ; Mais vous n'avez le La, ni le Do ni le Ré, Ils ne parlent souvent qu'à moi, de mon histoire, Moi seul peux savourer comme est doux leur grimoire.
J'aime à vous parcourir mes poèmes chéris, Vous êtes mes enfants, l'âme de mes écrits, Je ne vous compte plus au fil de l'écritoire Et chacun d'entre vous fait vibrer ma mémoire.
Dansez, caracolez sous mes yeux, en mes mains, Tenez-moi en éveil, grisez mes lendemains ; Quand je m'endormirai, en mes doigts quelques pages, Ne faites pas de bruit, taisez-vous, soyez sages.