Ta mitraillette en main, aux feux multicolores, Tu courais sans arrêt, "tuant les mécréants", Adultes en vélos et bien sûr des enfants, Et tu étais heureux, me criant : "Tu m’adores ?".
On a joué au foot, toi tapant dans la balle, Moi courant en tout sens pour la récupérer, Nous étions deux champions et après un arrêt, Je te félicitais pour ta passe géniale.
J’aimais te voir foncer dans la mer, tête basse, Tu n’avais peur de rien et affrontait les flots Comme un jeune étalon porté par ses galops, Tu avais fière allure Yaron en ton audace.
Bien sûr je garde en moi nos factices bagarres, Tu étais Iron Man et moi ton Superman, Et puis tu devenais d’un seul coup Spiderman, Et là tu me gagnais, c’était des instants rares.
Tu étais surprenant à entonner sans fautes, Les couplets tous récents de Zaz, Christophe Maé, Ça en était curieux, ces tubes de l’été Et dont tu retenais les paroles et notes.
J’aimais tes petits mots qui sont un peu ta gamme ; Pour toi "Le Mur d’Hachem" remplaçait le "Kotel", Et ton Papy Charly "habite à l’Israël"... Ils restent tous gravés au tréfonds de mon âme.
Qu’ais-je oublier Yaron ? Simplement tu me manques ; Quand nous allions sortir, j’aimais prendre ta main, Sa douceur enfantine et tes mots du matin, Nos deux regards ensemble au gré de mes calanques.
