Quand un soir vous mourrez, en un moment d'extase, Quand plus rien ne vous lie à la terre et au temps, Quand, tout autour de vous, vous faites table rase, Comme il paraît petit le monde des vivants.
Des sources des ruisseaux coule l'eau la plus pure, Il n'y a plus de diable, il n'y a plus d'enfer, Écoutez le silence, on entend son murmure, Les vagues et le sable ont retrouvé leur mer.
Vous êtes loin de tout, au-delà de l'extrême, Vous parcourez d'un trait l'espace et l'univers, Plus rien n'a d'importance en ce moment suprême, Les clefs et les secrets vous sont alors offerts.
En les plus hauts sommets, la neige la plus blanche, Au fond des océans la cache des trésors, Vous parcourez les cieux comme en une avalanche, Qui pourra arrêter les flots de votre corps ?
Des anges tout autour se font alors cohorte, La lumière est intense et vous rend lumineux, Vous êtes transporté d'un rire en quelque sorte, Les chérubins se jouent, même un peu trop joyeux.
Et vous n'avez plus d'âge et pas même une ride, Tout vous semble partir presque à vous évanouir, Non ce n'est nulle drogue et ce n'est nul suicide, C'est juste cet envol quand vous mourrez de jouir.