Une musique douce et comme une gravure, Un collier précieux qui coule entre mes doigts, Comme un chuchotement et à peine un murmure, Son "je t'aime" est un monde, il n'appartient qu'à moi.
Elle l'offre, timide, ayant peur qu'on l'entende, Qu'alentour on devine et sache qu'elle donne Qu’elle semble l’amante qui, prés de moi s’étende En femme qui gémit quand elle s’abandonne.
Elle est toujours émue, comme une collégienne, Chacun de ses appels semble volé, volage, Puis sa voix se fait chant, car elle est la gardienne De mille symphonies, un enivrant breuvage.
Ce murmure affolant c'est son mot de la fin, Pour qu'en moi le meilleur soit dernière parole, Ce bijou que l’on offre, un peu comme un bon vin Au convive ravi mais frustré de l’obole.
Je sais c’est le partage, à chacun sa moisson, On va bien séparer le blé des fleurs sauvages, Le cœur à deux côtés, l’amour et la passion, Ici c'est l’océan et là sont les rivages.
Mais parfois se mêlant, fleurs embaument le grain, Le poison dans le sang s’instille goutte à goutte, Montante la marée défie le vieux marin Qui, corsaire des mers, s’en vient semer le doute.