Comme on peut avoir faim naît notre envie d'écrire, Il nous manque une plume, elle arrive soudain, Plus rien n'existe plus à créer cet empire, Tel un accro qui fume alors glisse la main.
En perles du collier de chacune des lignes, Les mots en leur magie fusent comme un éclair, Et, comme l'on grappille aux raisins de nos vignes, On goûte à pleines dents dans le sombre et le clair.
Réaliser l'extase en les doigts du pianiste, Imaginer l'envol né du compositeur, Je les perçois dans l'art du verbe idéaliste Et ressens en mes mains la glaise du sculpteur.
Comme la fleur éclot, s'épanouit notre page, Semblable à un pétale au toucher délicat, C'est l'étourdissement et c'est parfois la rage, Le souffle est identique à l'enfant qui naîtra.