Je n'ai pas de pinceaux et ne suis pas sculpteur, Pourtant j'immortalise, en fin de notre étreinte, Ces contours de ton corps, le sein où bat ton cœur, Gravés en mon rocher, la toile où je t'ai peinte.
Quand vient l'apaisement, notre enchevêtrement À lui seul est un art ; ma jambe entre tes cuisses, Mat et blancheur unis, sont un ravissement. Sois moi toujours modèle et que tu m'éblouisses.
Tu le sais bien mes vers, plus puissants en leur trait Que les couleurs de glaise, ont tracé leurs empreintes À l'encre indélébile et ornent ton portrait En éclats de granit et en milliers de teintes.
Quand il me faut partir, une dernière fois, Je dessine en ta peau l'esquisse d'une épure, Comme pour me garder, tu enserres mes doigts, J'y burine et façonne un mot qui te rassure, Je t'aime.