Nuit
Que j’aime ces matins, éveillé avant l’aube,
Quand le silence apaise, inspire et me transporte,
Les forces décuplées, la nuit qui se dérobe,
Comme une amie aimée, complice en quelque sorte.
L’univers entier dort, je deviens le gardien
Des secrets qu’on me donne, à question, dix réponses.
La main court sur la page et se dénoue le lien
Enserrant corps et âme, l’ennemi se dénonce.
Lire se fait rêverie, écrire n’est que délices,
Fatigue inexistante des réveils du jour.
Inspirations, merveilles, fenêtres, interstices,
Les portes sont béantes, la rigueur est amour.
A celui qui regarde, les ailes sont ouvertes,
Des anges qui nous gardent et ont fait le voyage
Pour nous conduire au monde ou la vie est offerte,
Ou l’on devient prophète, roi, troubadour ou mage.
Qui peut imaginer, quand l’homme éveille un coq,
Tant ce chant est superbe, quand la lumière éclaire ?
Qui sait sentir la brise qui émeut même le roc,
Ce souffle d'une femme qui sait même se taire ?
Descendre du nuage et entrer dans la vie
Est si facile alors, le corps est reposé.
Il abrite cette âme qui devient son amie
Pour une course encore dénouer mille pensées.
28 juin 2001
© Charly Lellouche
La tradition juive dit que la nuit est comme
le 1/60 ème de la mort. L'âme s'évade du corps
pendant le sommeil, va voguer dans les cieux,
retournant à la source divine.
Au réveil elle est rendu au corps, telle une résurrection
