Palabre pour un rhizome
Ce matin le printemps jouait de tout, de rien ;
Avec sa pureté et, comme une aquarelle,
Le paysage autour, son parfum aérien,
Ressemblaient à l'Éden, près de la PASSERELLE.
Je la prenais souvent, c'était un rituel,
Traversant le plan d'eau, moment JUBILATOIRE
Où toutes les couleurs, de la terre jusqu'au ciel,
Me contaient chaque jour une nouvelle histoire.
Levant alors les yeux, je fus pris d'un émoi ;
Superbe de beauté, ta fière silhouette
Emplissait l'horizon, je sus que c'était TOI,
Celle que j'attendais, élégante et coquette.
Tu t'assis là, tout près, envoûtante à merci ;
Aux mille battements de mon cœur en sa geôle,
J'ai voulu t'aborder, me demandant ainsi
Si je devenais fou, à perdre la BOUSSOLE.
Mais la nature en fleur fut comme une oasis,
Me faisant plus savant que muni d'un diplôme,
J'ai osé te cueillir et t'offrir des iris,
Pour en prendre prétexte et parler de RHIZOME.
Tu paraissais surprise à me voir si exact
À ainsi évoquer les tiges et racines ;
Bien sûr je le faisais avec beaucoup de TACT
Et, sans t'en remontrer, de vins et puis de vignes.
Lors je te proposais qu'on aille S'ATTABLER,
En un coin de soleil, dans le café d'en face ;
Tu étais si jolie, blonde comme le blé,
Assise à mes côtés, rayonnante de grâce.
Ton parfum exhalait, toi rose d'un rosier
Dont j'étais jardinier et, à te voir tant rire,
J'ai su que j'avais pu alors t'APPRIVOISER,
En quelques traits d'humour, pour gagner ton empire.
Ton regard lumineux se faisant malicieux,
Je n'avais à présent nul besoin de PALABRE ;
À me faire taquin, tu trouvais délicieux
Que je t'aie tant charmée, toi qu'on disait de marbre.
Alors tu t'es blottie, murmurant : "Je suis bien,
Et je sens qu'avec toi, c'est comme un long voyage" ;
On a créé ainsi l'éternité d'un lien
Et je garde à jamais les traits de ton VISAGE.
10 Avril 2008
Texte pour le concours de l'Ambassade de France
en Israël avec 10 mots obligatoires (mis en
majuscules), sur le thème "Rencontre".
