Connaissez vous le trou, panne de l'écrit vain, Quand on ne sait plus rien et qu'on a rien à dire, Que la pensée s'en va, que se fige la main, Quand on veut s'évader, tomber dans le délire.
Morne l'incertitude en ses blancs et muets, Encre sèche en ses bleus, ses lignes bien trop vides, Aride solitude en ses vers désuets, Et les feuillets vieillis qui prennent quelques rides.
Éteinte votre étreinte en ses jardins secrets, C'est là qu'on vit le doute à rechercher la muse, Le coeur ne répond plus qu'en battements discrets, Même si en vaurien vous usez de la ruse.
La rue ne parle plus, ou vous qui êtes sourd, Les belles sont fanées et mornes les feuillages, Vous ne valez plus rien, vous sentez pris de court, Et vous fermez le livre et lasses sont vos pages.