Quand tu seras plus grand, Noam tu reliras Ce poème d'amour que je mets en mon coffre Car, de ta voix d'enfant me serrant dans tes bras, Tu me disais "câlin", et je fondais sous l'offre.
Je t'ai langui tu sais et langui ta façon, De me "voler" heureux, les yeux pleins de malice, Ma kippa la mettant, toi mon petit garçon, De travers sur la tête en me narguant, complice.
Et n'ayant pas encor tes trois ans révolus, Tes longs cheveux lâchés, tombant sur les épaules Tu as l'air d'un indien à courir les pieds nus, Et j'en ai des frayeurs lorsque tu caracoles.
Ils me manquent Noam ces mots : "Papy Taly" ; Ils tinteront toujours au creux de mon oreille Car, quand tu me voyais arrivé ou parti, En cadeau tu m'offrais cette infinie merveille.
Je craignais cette scène où, le regard très noir, Tu me voyais venir, pour toi une évidence : Je venais te garder, et Audrey jusqu'au soir, Tu ne la verrais pas et pleurais son absence.
Mais très vite bien sûr, en vrai clown ton Papy Te faisait oublier cette peine éphémère, Et l'on jouait de tout. Ce plaisir infini Il reste au fond de moi, moi le lointain grand-père.
Tu sais je vais te dire, au moins tu le liras Quand tu auras grandi : personne n'imagine Comme un petit nous manque, on ne devine pas L'amour à l'état pur d'un bambin qui câline… Je t'aime mon Noam.