Paris, Lac du bois de Vincennes
Il scintille le lac, danse en tous ses éclats,
Le soleil s’y prélasse, y baigne ses rayons,
Magicien il nous charme, diamant aux mille carats,
Eblouissant les princes et les pauvres en haillons.
Immuables les arbres s’élèvent jusqu’au ciel.
Dans leurs nuances de verts dansent au vent les feuillages,
Comme pinceaux d’un peintre sur la toile du maître,
Ravivant les couleurs pour les faire paysages.
La barque fend les flots et glisse vers la rive,
Un rameur se déhanche comme né d’un naufrage.
Parfois il se prélasse, allant à la dérive,
Se laissant emporter dans l’onde d’un sillage.
Là un vol de pigeons s’en vient a tire d’ailes.
Ils roucoulent, sautillent, recherchent quelques miettes,
Ils vont, viennent en tous sens, leurs courses s’entremêlent
Pour picorer le pain qu’un vieux passant leur jette.
Comme un bouquet sauvage, mille fleurs s’entrelacent,
Dans leurs couleurs de mauve, bleues, jaunes, rouges et rose
Elles embaument alentour, la brise les enlace,
Fascinantes elles frissonnent, coquettes elles sont écloses.
Un couple d’amoureux oublie le monde autour,
Ils réinventent l’histoire et refont l’univers,
Et s’enlaçant sur l’herbe, le lit de leurs amours
Ils font mille promesses unissant ciel et terre.
Indolents les pêcheurs, assis prés de leur ligne,
Attirent les badauds qui regardent en silence,
Laissant passer le temps, qu’un poisson fasse signe…
Mais au fond ils sont là pour rêver d’insouciance.
Scintillant, l’eau du lac danse en tous ses éclats,
Magicienne elle est charme, diamant aux mille carats.
1999
