La tonte terminée, la laine sera belle, Là une brebis rêve, ici un mouton bêle, Le troupeau, immobile, est occupé à paître Et semble être une toile au chevalet du maître.
C'est alors que venue du fond de sa pensée, Il naît au vieux berger une étonnante idée, Son horizon, ce jour, car le ciel est bien bas, Est juste fait de peaux, devant, à quelques pas.
Le voilà qui s'assoit, là nul ne l'importune, Il a pris son pinceau et le nez dans la lune, Il trace en ses couleurs qui sur l'un des étoiles, Sur l'autre des oiseaux ou des bateaux à voiles.
C'est ainsi qu'il s'évade, au gré d'un paysage, Qui, si vous le voyiez, éclaire son visage, Il est heureux, il rit, créant son firmament, Il a su égayer son morne isolement.