Comme si un grand maître avait fait ta peinture, Comme si ton visage, à narguer la nature, Posé là, sur ta main, en cette photo d'art, Venait m'ensorceler alors qu'il se fait tard.
Je ne peux m'endormir à admirer la pose, Ta peau un peu tannée te donne un teint de rose ; À vouloir effleurer ta joue, te ressentir, J'aime à imaginer que je crée ton désir.
Le sommeil m'a quitté, lors dans tes yeux je plonge, Ils sont un peu rêveurs et leur bleu, comme un songe, M'attire en leur espace, un peu le bleu des cieux, Es-tu seulement femme ou un signe des dieux ?
Je n'ose même un geste ou quelconque caresse, Qu'ils ne viennent troubler ta pose de déesse, Ni même parcourir l'arête de ton nez, Pourtant j'aimerais tant te voir te retourner.
Devinant que je suis, là qui te dévisage, Tu pourrais, je le sais, ne plus être très sage ; Ne quitte pas la pose même si, comme un fou, Tes lèvres je volais, toi pendue à mon cou.
