Et si jamais, un jour, le sang ne coulait plus De l'encre de ma plume, à en être reclus, Exsangue, inanimé et sans nulle espérance, Et ne sentir mes doigts qu'isolés, en errance.
Et quand ma page vide ne pourra plus parler Quand plus aucun pamphlet ne viendra l'animer, Il naîtra surement, à l'autre bout du monde, Et soudain inspirée, une âme plus féconde.
Ne vous en faites pas poètes, écrivains Vous avez fait obole et n'avez été vains, Un être s'est couché et un autre se lève, Car ainsi va la vie, il faut une relève.
Parfois on vous lira et vous inspirerez, Vous serez admirés ou serez ignorés Mais qu'importe après tout, à l'ombre ou la lumière Vos écrits seront là, écrits pierre après pierre.