Il n'était pas très beau mais il avait ce charme, À faire fondre en un, vibrant en la même âme, Tous les présents ce soir de la boite de jazz; Plus une seule lutte et nulle eau dans le gaz.
On est là, envoûtés, transport en sa musique, L'instant n'existe plus, frissonnement magique, Il chante du Gainsbourg sur les tons d'Al Jarrow, Cette voix vous enivre en un swing ou un slow.
Bien sûr il n'est pas seul, l'homme à la batterie Joue comme un virtuose un solo de folie, Et fusent à tout casser les acclamations, Au dernier roulement sous les ovations.
Le pianiste à son tour exécute en artiste, Un morceau endiablé au milieu de la piste, Ses doigts en leur envol percutent l'instrument, Son corps et le piano défient le firmament.
Mais le chanteur de jazz prend alors son trombone, Et tout autour de lui un seul coeur qui raisonne, En les yeux du public c'est l'admiration, Jusqu'au bout de la nuit fuse sa partition.