Tu as trois prétendants, du moins de ceux connus, Mais tu n'as choisi qu'un, au grand dam des vaincus, Lui qui a su garder ton secret des murmures, Le seul à qui tu dis : "Tu sais, tu me rassures".
L'un s'était fait pédant, comme en terrain conquis, Mais il n'a rien compris à ton mal du pays, Alors en dépité, et perdant tes refuges, Il se cherche des maux, use de subterfuges.
L'autre soudain revient et, comme un chien battu, Cherche dans ton regard, tout ce qu'il a perdu, La lumière éclatante et qu'il avait éteinte, Renaissant à jamais mais pour une autre étreinte.
Il en est un troisième et qu'on n'attendait pas ; Ni lui ni toi d'ailleurs n'auriez fait un seul pas, Mais voilà le miracle, un bout de promenade, Une source, un plan d'eau et naît la cavalcade.
En écrivant ces mots, moi tout aussi surpris, Je réalise alors qu'on s'est soudain choisis ; Je ne suis plus jamais le prétendant qui charme, Juste celui qui dit : "Veux-tu être ma femme".